La volonté de transmettre

L’entreprise Le Trudet est une entreprise familiale qui en est à la 3e génération de dirigeants/responsables. Mais on sent que vous avez plutôt envie de parler d’avenir que de passé…

 

Oui, même si nous sommes fiers que cette entreprise reste dans le giron familial, nous savons que la pérennité de l’entreprise se construit jour après jour. L’avenir est devant nous, pas derrière. La transmission des compétences et la formation sont de vraies préoccupations pour l’entreprise qui accueille en moyenne chaque année deux à trois apprentis. C’est, pour nous, la meilleure manière de former nos collaborateurs de demain et d’assurer l’avenir de l’entreprise Le Trudet.

 

 

À partir de quel âge accueillez-vous des apprentis ?

 

Nous accueillons des apprentis dès l’âge de 16 ans. Mais, en règle générale, nous les poussons à aller plus loin, jusqu’au bac pro. Le métier de charpentier est physique et comporte des risques. Il faut que le jeune ait assez de cartes en main pour pouvoir, le cas échéant, changer de filière à un moment de sa vie professionnelle.

 

 

Comment s’organise le travail des apprentis ?

 

Les apprentis ont chacun un maître de stage qui les accompagne. Ils intègrent nos équipes au sein desquelles ils devront non seulement apprendre les clés du métier de charpentier, mais aussi développer les qualités humaines indispensables au travail en équipe. Les jeunes doivent apprendre à faire preuve d’ouverture, de tolérance, de mesure, et de respect. C’est primordial sur un chantier et c’est ce qui fait la noblesse du métier.

 

Que deviennent ces jeunes après leur apprentissage ?

 

Sur les trois apprentis accueillis en 2018, deux ont été embauchés et le troisième termine son cursus. Car la condition pour être recruté, c’est bien sûr d’avoir eu son diplôme. Mais nous veillons au grain ! Je fais comme à la maison : je regarde les bulletins et nous faisons le point régulièrement : 99% des apprentis ont eu leur diplôme.

 

 

Quelles qualités cherchez-vous chez un jeune apprenti charpentier ?

 

De la motivation principalement et un peu plus que “Je veux travailler dans le bois”… Il faut qu’il soit animé par l’envie d’apprendre. Il faut être bon en math, notamment en géométrie et avoir le goût du dessin technique. Si en plus il a des aptitudes manuelles, il ira loin…

Il faut aussi qu’il ait le respect de l’autre et de son environnement pour pouvoir travailler en équipe.

 

Une anecdote au sujet des apprentis ou de l’apprentissage ?

 

Pas d’anecdote, mais une rencontre un peu atypique. Nous accueillons en ce moment un contrat pro en alternance avec les Compagnons du devoir. Il a 40 ans. Il est déjà charpentier et prépare son BP (brevet professionnel) pour devenir prof de charpente. Il était très motivé. Ce qui a achevé de nous convaincre de l’accueillir, alors que nous savons qu’il ne restera pas chez nous, c’est qu’il a travaillé au Canada. Et là-bas, comme dans les pays anglo-saxons en général, l’équipement de sécurité est porté avec fierté. En France, la sécurité est parfois vécue comme une punition. Alors on s’est dit qu’il allait peut-être nous aider à changer un peu les mentalités…